La naissance du christianisme
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L'homme Jésus
Jésus est une personne qui a vraiment existé. Il n'est pas une simple légende. Aujourd'hui, aucun historien sérieux ne remet en question son existence historique. Nous disposons de suffisamment de sources chrétiennes et non chrétiennes pour le penser. «Jésus», de l'hébreu Yeshua ou Yehoshua, désigne l'homme historique incluant sa foi et sa spiritualité. Il était originaire de Nazareth en Galilée, et il a vécut au début du premier siècle, de l'an -6/-4 à l'an 30, donc bien avant la naissance de l'Église et même la formation des évangiles.
« Christ» vient du mot grec Christos, qui est une traduction de l'hébreu Machiah, qui signifie «Oint» ou «Messie». Il désigne le personnage de l'au-delà en tant qu'objet de la croyance chrétienne depuis les premiers temps de l'Église. «Christ» est ainsi devenu son nom propre en plus d'exprimer un titre messianique. La christologie est le discours ou l'étude théologique sur le Christ et non pas sur Jésus historique. Elle entend dire qui il est, et spécifier ses fonctions et déterminer son action dans le coeur des croyants. On la trouve dans le Nouveau Testament, surtout dans les lettres de Paul et l'évangile de Jean, ainsi que dans la doctrine de l'Église.
La chronologie approximative des écritures qui figurent les sources principales, sur Jésus donne un aperçu du temps qui c'est écouler entre la mort de Jésus et la rédaction tel que nous le connaissons du Nouveau Testament.
29-30 Évangile de Jésus (oral)
30-50Traditions orales
50-65 Traditions écrites Évangile selon Marc
Pendant cette période c'est-à-dire entre 51 et 63 environ, Paul rédige ses épîtres.
65-70 Évangile selon Matthieu
80-85 Évangile selon Luc
80-85 Les Actes des Apôtres
100 -105 Évangile selon Jean
Après le martyre de Jésus en l'an 30, un réseau de communautés se forment à partir du groupe de disciples. Elles interprètent son enseignement et sa personne en fonction de leur contexte socio-religieux marqué par la vision mythique juive du monde et de l'histoire.
Dans la perspective de leur espérance messianique, ces premiers croyants, d'origine juive araméenne, identifient Jésus le ressuscité comme étant le Messiequi reviendra pour inaugurer et gouverner le Royaume de Dieu à venir bientôt.
Au cours de cette période, s'effectue un virage qui marquera le début du christianisme. Comme le Royaume attendu n'arrive pas et que Jésus ne revient guère, les croyants de culture grecqueidentifient le Jésus de l'au-delà comme étant le Christ qui règne sur les hommes et sur l'univers. Ils ajoutent «Christ» au nom de Jésus et l'appellent «Jésus Christ» ou simplement «Christ», d'où leur nom de «chrétiens». Tandis que Jésus de Nazareth proclamait la solidarité humaine, l'Église primitive annonce surtout le Christ. Jésus vivait une relation directe avec Dieu, les premiers chrétiens vivent une relation avec Dieu par l'intermédiaire du Christ, au fil du temps s'ajourera l'Église : « hors de l'Église point de salut ». La foi de Jésus était centrée sur Dieu,la croyance de l'Église naissante est centrée sur le Christ.
Entre les années 65 et 105 approximativement, quatre rédacteurs, originaires de régions diverses et issus des deuxième et troisième générations de croyants, composent chacun un évangile en grec. Selon les besoins de leur communauté respective, ils intègrent et adaptent les catéchèses transmises par les traditions orales et écrites. Chaque évangéliste présente son portrait de Jésus/Christ, le Jésus/Christ selon son Église et doté de divers titres. Plus que la mission de Jésus historique, c'est le message du récit que l'on en tire qui compte. Résultat: un Jésus/Christ aux multiples visages, ou encore différents Jésus/Christ dans chaque évangile.
Les évangiles contiennent des interprétations chrétiennes du message et de la personne de Jésus, souvent sous forme de légendes ou de symboles, qu'il faut comprendre en fonction de leur contexte culturel et religieux. Même si l'on y trouve des traditions historiques, ce ne sont pas des reportages de témoins oculaires ni des biographies rédigées par des historiens. On peut alors penser que les narrations de Luc et de Matthieu sur la conception virginale de Jésus ne se situent pas sur le plan biologique mais à un tout autre niveau. Rédigées vers les années 80-85, environ 90 ans après la naissance de Jésus, ces narrations se rapprochent des récits de conception merveilleuse dans les Écritures juives que les chrétiens appellent « l'Ancien Testament » créés autour de grands personnages reconnus pour avoir joué un rôle spécial dans le passé. Comme l'histoire du patriarche Isaac qui naît d'un couple de vieillards, ou du juge Samson et du prophète Samuel qui naissent d'une femme stérile et de son époux.
Dans ces récits, les auteurs veulent illustrer que Dieu avait inspiré à ces hommes la mission importante qu'ils ont accomplie ou qu'on leur attribue. En racontant que Jésus a été conçu d'une manière plus miraculeuse encore : par une «vierge» et l'Esprit saint, les évangélistes veulent donc montrer que Dieu lui avait inspiré la mission évangélique, la plus importante de toutes.
Dans la mesure où l'on pourrait voir un fond historique dans ces récits, les évangélistes, ou la tradition qu'ils utilisent, se serviraient du symbole de la conception virginale, qui n'a aucun précédent dans l'Ancien Testament, pour témoigner que l'Esprit, ou Dieu, dynamisait Jésus au maximum, que Jésus était sous l'emprise de son Dieu Père et a été l'homme de Dieu durant sa vie prophétique. Si Jésus a vécu en «fils de Dieu», c'est grâce à l'action de l'Esprit en lui (plan spirituel) et non dans sa conception (plan biologique). Pour les premiers disciples, il n'y a pas d'image trop forte pour exprimer la relation personnelle mystérieuse de Jésus avec son Dieu, pour dire que Dieu était éminemment présent et agissant dans la mission de Jésus. On peut alors affirmer que, dans les textes sur sa conception, les évangélistes disent qui est ce Jésus adulte et parlent de l'action inspiratrice de Dieu en lui. Cependant, lorsqu'ils rédigent leur évangile environ 90 ans après la naissance de Jésus, Luc et Matthieu s'intéressent davantage au Christ de l'apôtre Paul qu'à Jésus historique. Ils se servent du symbole de la conception virginale pour affirmer que Dieu a investi le Jésus de l'au-delà de sa puissance d'agir dans l'Église, faisant de lui le Messie/Christ, donc son fils messianique.
Il faut savoir qu'en Israël, le roi était le messie et il était considéré comme fils de Dieu, c'est-à-dire son représentant, et c'est ce que Luc explicite par la bouche de l'ange en parlant du Messie/Christ : « Il sera grand et sera appelé fils du Très Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David. » donc la royauté d'Israël on est donc bien en présence d'un roi/messie.
Pour les chrétiens, Jésus est Dieu le Fils, incarné en homme. Il est celui qui est venu apporter le salut par son sacrifice. Mais tout le monde ne partage pas cette perspective. Dans l'islam, Jésus n'est qu'un prophète, il n'est pas Dieu incarné. Pour certains humanistes, Jésus n'est qu'un maître de morale.