Héritage et querelle de famille

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Jésus meurt à Jérusalem aux alentours de l'an 30. En l'an 50, Paul écrit à différentes communautés des lettres qui sont considérées comme les plus anciens documents du Nouveau Testament. Entre ces deux dates, nous sommes dans une période obscure. Ce n'est qu'une génération plus tard vers l'an 70 qu'apparaissent les quatre évangiles et les Actes des apôtres. Il n'y a pas d'autre texte pour tenter de reconstituer ce qui se passe juste après la mort de Jésus. Ce que nous savons c'est que Jésus est crucifié nous savons que ses disciples dissent qu'il apparaît comme ressuscité à Jérusalem, et nous savons qu'il laisse derrière lui toutes sortes de mouvements que je nommerais pré-chrétiens. Des communautés ont laissé des traces, mais si toutes en ont laissé, cela on n'en sait rien. Le problème avec ces lacunes c'est que non seulement il nous manque une partie de l'histoire, mais cela veut dire aussi qu'il nous manque une vue d'ensemble, de cette histoire. Parce qu'évidemment chaque fois qu'une reconstruction de l'histoire des christianismes primitifs livre de nouveaux éléments il faut aux historiens repenser l'ensemble du tableau du christianisme primitif.

À l'inverse de l'histoire contemporaine, l'histoire de l'Antiquité ne présente que des sources fragmentaires, et d'innombrables lacunes. Il est impossible d'écrire un récit continu de l'histoire du christianisme primitif comme nous le ferions pour l'histoire moderne. Nous ne pouvons éclairer que certains points au hasard des rares témoignages, mais la majorité de cette période demeure dans l'ombre. Les sources les plus anciennes sont bien sûr les plus importantes ce sont les sept épîtres authentiques de Paul. La première épître aux Thessaloniciens écrite aux environs de l'an 50, l'épître aux Romains, écrite vers 56 - 57 suivit de l'épître aux Philippiens peut-être écrite vers l'année 62, mais ceci est discuté. Ensuite, nous avons l'évangile selon Marc écrit vers l'an 70. Nous ne saurons jamais assez remercier Luc de nous avoir offert à la fois un évangile et les Actes des apôtres. Les évangiles sont la source essentielle concernant les paroles de Jésus, tandis que les Actes des apôtres constituent une source incontournable qui nous permet de situer dans le cadre chronologique les épîtres de l'apôtre Paul et d'autre part d'écrire l'histoire du christianisme primitif, de la mort de Jésus de sa résurrection jusqu'à ce que Paul soit emprisonné à Rome en 60. Seulement là où nous avons un véritable problème, c'est que l'on pourrait dire l'historien des premières communautés chrétiennes Luc pour des raisons diverses s'est intéressé essentiellement au groupe de Jérusalem, qu'il a valorisé à l'excès, puisqu'on a tout à fait l'impression que quelques semaines après la mort de Jésus ses disciples sont là tous réunis à Jérusalem. L'historien du christianisme primitif Luc si l'on peut appeler ainsi l'auteur des Actes des apôtres, va s'attacher essentiellement à cette communauté de Jérusalem en exposant son premier acte, c'est-à-dire la Pentecôte de l'an 30, profitant d'une grande fête de pèlerinage populaire dans le judaïsme on va annoncer la bonne nouvelle du Christ ressuscité à tous les gens qui sont là. Ici, une question se pose ! Comment se fait-il que les disciples du nazaréen se retrouvent eux des Galiléens des provinciaux qui ne connaissent pratiquement rien de la capitale, qu'ils ne s'y rendent que de temps en temps à la Pâque, comment et surtout pourquoi vont-ils revenir se jeter à nouveau dans la gueule du loup ? Pourquoi retourner dans ce milieu de la capitale qui leur est hostile traqués par les gens du temple et sa police. S'ils reviennent à Jérusalem, ils doivent vivre cachés parce qu'il faut bien comprendre que le choix de revenir à Jérusalem était un choix risqué et courageux de leur part. Risqué parce qu'ils étaient qu'en même les complices, les partisans de quelqu'un qui avait été condamné à mort pour ses idées, et courageux, car ils risquaient de subir un sort qui serait semblable à celui de leur maître.

Donc la question est : pourquoi si c'est un mouvement galiléen, s'établir à Jérusalem et si peut de temps après la crucifixion. Je pense qu'un certain temps s'est qu'en même écoulé avant leur retour à Jérusalem. Je crois que la raison est due à une des caractéristiques de la spéculation apocalyptique. Car la pensée apocalyptique est un état d'esprit un genre de religiosité ce n'est pas une pensée universelle. Mais pour les Juifs qui la pratiquent, le seul endroit où peut s'établir le royaume de Dieu est évidemment à Jérusalem. Je veux dire que le royaume de Dieu ne va pas s'établir en banlieue en Galilée ou en Samarie.

Les disciples de Jésus les membres de sa famille sont tous galiléens une région au nord d'Israël à l'opposé de la Judée. Malgré les risques qu'il y a à séjourner à Jérusalem, il semblerait que la majorité d'entre eux choisissent pourtant de s'y établir. S'ils se sont installés à Jérusalem, c'est parce qu'ils attendaient là le retour de leur maître, le retour de Jésus. Certes, Jésus est ressuscité, il est donc revenu, mais il est monté au ciel, et il doit selon eux revenir à la fin des temps. Ils attendent donc à Jérusalem une venue imminente de la fin des temps et ils veulent être présents pour accueillir le retour de Jésus. Donc dans la mesure où la pleine réalisation du royaume, qui était d'ailleurs lié au retour de Jésus, il est clair qu'il fallait faire quelque chose entre temps. Dans un premier temps, l'attente et le royaume promis qui selon eux devait s'établir à extrêmement court terme à fait que la communauté à choisi d'établir son existence avec la politique de la communauté des biens. Donc de dire en quelque sorte « et bien, voilà, nous allons d'or et déjà réaliser ce qui sera effectif dans le royaume pleinement concrétisé, à savoir une vie de partage parfait et de fraternité intégrale ». Ce choix me semble reflété par les récits des Actes, et c'est un choix qui apparaît d'autant moins vraisemblable que nous savons qu'à Qumram la communauté rassemblée au bord de la Mer morte pratiquait la communauté des biens. Le récit curieux d'Ananias et Saphira, curieux et effrayant à bien des égards, que l'on trouve en Acte chapitre 5, où Ananias et Saphira proclament qu'ils vont effectivement faire don de leurs biens à la communauté et qui de fait tout en vendant leurs biens ils décident d'en garder une partie pour eux. Au moment où ils apportent ce qu'ils présentent comme la totalité de leurs biens à Pierre, ils sont très mal accueillis c'est le moindre que l'on peut dire, puisque Pierre répond : « Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? » Il est bien possible qu'on ait eu au sein de la communauté primitive de Jérusalem une sorte de règlement qui prévoyait une mise en commun des biens inspirés du modèle essénien, et qu'en quelque sorte Ananias et Saphira aient triché ou aient voulu dans le doute de la réussite de la communauté et du retour de Jésus s'assurer une sortie en assurant leurs arrières donc en conservant une fraction de leurs biens « au cas où ».

Cependant, nous ne savons pas si la première communauté était structurée. Ils ont pu croire que tout allait se passer si vite, mais peut être pas. Donc dans les Actes des apôtres cette histoire d'Ananias et Saphira nous apprend que les biens étaient mis en commun et ce qui arrivait à ceux qui en gardaient une partit pour eux. Il devait y avoir aussi des gens qui étaient pleins de respect pour la communauté, mais ne la rejoignaient pas. Il fallait entreprendre un acte volontaire pour y adhérer, cela ne suffisait pas d'y adhérer vaguement. On retrouve cela dans les Actes, « les apôtres se tenaient tous d'un commun accord sous le portique de Salomon et personne d'autre n'osait se joindre à eux, mais on célébrait leurs louanges. Des croyants s'adjoignaient au Seigneur, de plus en plus nombreux. »

Comment peut-on dire nul n'osait se joindre à eux et en même temps des croyants de plus en plus nombreux. Peut-être les gens avaient-ils peur de ce qui était arrivé à ceux qui essaye de rentrer dans la communauté, mais qu'ils avaient été tuer parce qu'ils n'avaient pas joué le jeu en donnant la totalité de leurs biens. C'est ce qui se passait dans le judaïsme de la même époque. D'un côté, il y avait des prosélytes et de l'autre des craignaient Dieu, des admirateurs, des sympathisants. La communauté faisait la différence entre ceux qui avaient la « carte » et ceux qui ne l'avaient pas. Mais comment cette communauté était-elle exactement organisée nous ne le savons pas. À mon avis, les premières communautés chrétiennes sont des communautés très strictes et très observatrices et peut-être relativement sectaires, ce qui ne me semble pas particulièrement différent des communautés esséniennes. Elles semblent fonctionner en vase clos en communautarisme, avec des règles très strictes une discipline très stricte si l'on en croit les Actes des apôtres, et il n'y a pas de raison de supposer qu'ils mentent. Il est exigé une communauté des biens, des règles d'exclusion et un désir de ne pas trop se mêler aux non juifs. Cela veut dire comme vivaient des communautés monastiques médiévales ou modernes. On se reproduit ou perpétue le mouvement par des apports de conversions, de vocations nouvelles, venant de l'extérieur. Dans le début du livre des actes des apôtres, les Hellénistes protestent à propos de leurs veuves. C'est un mot très intéressant les veuves. Car les veuves sont des personnes qui sont exclues de la sexualité. Philippe ensuite va convertir un eunuque au chapitre 8 c'est aussi quelqu'un qui est exclu de la sexualité, et au chapitre 21 on nous dira qu'il y a 4 filles vierges non pas pas parce que les filles sont encore vierge, mais bien parce qu'elles ont choisi de le rester et donc on n'est bien chez quelqu'un qui représente une tendance à renoncer à la sexualité à tourner le dos à la vie sexuelle donc la vie sexuelle qui signifie la reproduction interne. Dans la communauté, on ne peut pas se reproduire, il n'y a pas de reproduction possible. On est là entre soi, on ne pourra se perpétuer qu'en faisant des adeptes en dehors du cercle familial. C'est probablement quelque chose qui est lié à cette attente de la fin des temps à savoir que cela n'est pas la peine de se marier ce n'est pas la peine d'avoir des enfants, et même de travailler puisque la fin des temps est proche. On attend tellement fort son retour donc l'avènement du royaume le fait que Dieu va être tout en tous et qu'il va réaliser ce règne de Dieu que l'on cesse d'avoir des enfants, on cesse de travailler, et véritablement on est tendu vers cette croyance. Le dernier mot des textes du Nouveau Testament c'est précisément cette prière cette invocation en araméen et qui est manifestement un écho de cette attente originelle « maranatha » maranâ thâ' Seigneur mon maître « thâ' » vient. Donc on attend le retour et pendant longtemps on va l'attendre et il va falloir se rendre compte au bout d'un certain temps que le royaume de Dieu à Jérusalem ce n'est pas pour tout de suite. Alors que les communautés primitives attendent avec patience ou impatience ce retour, je ne suis pas sûr que les communautés actuelles sont aussi motivées sur cet article de leur crédo « il reviendra juger les vivants et les morts ». Je ne sais pas s'il y a beaucoup de prêtres ou de pasteurs qui dans le contexte actuel réfléchissent et prient et prêchent sur cet article du crédo. Manifestement, cela fait 2000 ans et vraisemblablement on n'est pas prêt ou pressé de voir le retour du Christ, alors que c'est quelque chose qui est essentiel au christianisme à l'origine. C'est même le fondement du christianisme imaginé par Paul et les premiers chrétiens.

Le retour du Seigneur ce que l'on appelle la parousie c'est-à-dire la présence du Seigneur non seulement il est ressuscité, mais il doit revenir et il doit revenir bientôt ! or son retour c'est justement cette venue du règne de Dieu des événements finaux et du jugement. Ce n'est pas pour rien qu'une confession de foi ultérieure le fera juger les vivants et les morts assit à la droite du Père. Il me semble qu'effectivement l'attente de la parousie, de la fin des temps a été un phénomène extrêmement présent aux origines du mouvement chrétien dans un premier temps. Donc l'Église primitive de Jérusalem semble attendre cette fin des temps comme un événement proche. L'on peut donc dès à présent proposer un modèle transitoire d'organisation au sein de la communauté qui consiste en sorte à une liquidation des affaires courantes dans l'attente de la fin des temps prochaine. Le problème d'une telle entreprise c'est qu'elle a certainement abouti à une faillite économique, à savoir que dans la durée (et la durée n'a pas dû être très longue) en quelques années, ou même quelques mois, on a abouti à un réel problème sur le plan économique, à savoir qu'il n'y avait plus de moyen de vivre avec les biens mis en commun. Le capital avait dû fondre vite comme neige au soleil. D'ailleurs un peu plus tard on aura une collecte au profit de l'Église primitive de Jérusalem qui pourrait exprimer les problèmes économiques qu'elle a rencontrés. Donc ce modèle a dû être abandonné peut-être parce que tout simplement là encore un démenti a été apporté à l'attente de la communauté, du fait du retard de la fin des temps. À partir de là, la communauté de Jérusalem qui jusque là avait vécu comme une fraternité extrêmement chaleureuse, sous la communauté des biens, a été amenée à envisager un autre mode d'existence pour assumer dans la durée le retard de ce que l'on appelle la parousie.

Donc lorsque le royaume de Dieu n'arrive pas on se pose des questions. D'abord pourquoi n'arrive-t-il pas ? La raison peut être la suivante : est-ce qu'on ne se comporte pas comme il faut, ou est ce qu'il n'arrive pas parce que nos pratiques notre doctrine sont erronées ! Donc qui a raison qu'est ce qu'il faut faire, et puis deuxièmement si l'on est là pour la longue durée il faut peut-être un petit peu systématiser les pratiques, organiser les églises trouver des systèmes de responsabilité, des systèmes hiérarchiques. Il en est ainsi pour toutes les sectes finalement qui dans l'immédiat ne voient pas leur espérance se réaliser et doivent faire face à la difficulté de durée. Donc lorsqu'une secte a prévu la fin des temps et que celle-ci n'arrive pas, il y a deux possibilités pour elle. Soit la secte en question se dissolve et abandonne ses espérances, ou alors elle se solidifie d'une façon ou d'une autre elles trouvent des mécanismes de protection, d'autorité qui lui permettent de durer.

On est encore très loin d'une organisation ferme des différents ministères comme on les trouvera à la fin du premier siècle ou au début du second, mais déjà on fait la distinction entre les gens qui prêchent, entre les prophètes, entre les personnes qui organisent la vie administrative ou spirituelle. Ceux qui prêchent ceux qui enseignent c'est un premier stade d'organisation comme on le retrouve dans certaines églises protestantes modernes. Ce que l'on peut dire c'est que des sociologues se sont penchés sur le phénomène et ils ont montrés de fait que dans les mouvements que l'on appelle millénariste c'est-à-dire ceux qui ont une attente prochaine de la fin des temps ; mais il faut prendre ici millénariste dans un sens large et en règle générale, et bien dans ces mouvements millénaristes on observe une loi de l'histoire qui est que le démenti apporté à l'attente du groupe, ce démenti catalyse souvent sa propre activité et ses moyens de palier en quelque sorte et surmonter l'échec de son attente.

La communauté des disciples de Jésus doit donc s'organiser, mais elle subit en même temps les oppositions les conflits et les premières querelles.

Pour connaître les débuts du mouvement primitif, le livre des Actes des apôtres est quasiment la seule documentation. Or ce texte écrit un demi-siècle après les événements qu'il évoque exige une lecture extrêmement minutieuse.

Actes des apôtres ch 1 verset 15 « En ces jours-là » le terme nous laisse dans l'ignorance absolue de toute référence chronologique précise donc c'est une suture rédactionnelle il y en a comme cela de nombreuses dans les textes de cette époque. « Le nombre des disciples augmentaient » cela c'est un leitmotiv des premiers chapitres des Actes des apôtres et c'est aussi rédactionnels. L'auteur des Actes des apôtres que l'on dit être Luc (ne discutons pas ici de la véracité et la personnalité de l'auteur) celui-ci veut montrer que ce qui se rattache à Jésus de Nazareth sont de plus en plus nombreux en tous les cas ils grandissent. Alors les Actes nous donnent des chiffres 3000, 4000 et ainsi de suite et l'on en reste là. Comme tous les chiffres de l'Antiquité, ce sont des nombres aussi réels que lorsque l'on prétend que quelqu'un qui reçoit un choc sur la tête voit trente-six chandelles, c'est exactement de ce type-là. Donc le nombre des disciples là encore les aficionados de Jésus ce que j'appellerai les fans de Jésus, soit dénommées de façon très différente au point de départ. Tantôt, ce sont les saints, tantôt ce sont les partisans de la voie, tantôt ce sont les fidèles, tantôt ce sont les disciples. Je pense qu'il y a autant de dénominations qu'il y a de groupes ou d'église. Ici, ce sont les disciples. On ne retrouve donc aucune uniformité dans le vocabulaire, mais arrive quelque chose qui est tout à fait intéressant et qui nous donne malgré cette volonté d'une présentation harmonisant de l'ambiance des premiers moments du mouvement des disciples de Jésus où l'on a l'impression que tout le monde est beau et que tout le monde est gentil, tous sont unanimes, c'est-à-dire qu'il n'y a qu'une âme, bref en bon français « ça baigne ».

Et bien, ça baigne peut-être beaucoup moins qu'il n'y apparaît. Là, on se rend compte que l'on a une grosse difficulté.

(Actes ch6 v1) : « En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. »

Alors qu'est-ce que ces Hellénistes et ces Hébreux ?

C'est deux mots importants, mais ce sont des mots disons un peu confidentiel quand même, les Hébreux cela désigne le groupe des apôtres, et la famille de Jésus. L'idée que ce sont des Hébreux c'est-à-dire que ce sont des gens qui ont comme langue fondamentale l'araméen et l'hébreu va se retrouver chez Paul dans le fait qu'il donne au chef des Hébreux Pierre son nom araméen Céphas. Les Hellénistes ce sont d'autres personnes curieusement je ne pense pas que les Hellénistes soient uniquement des gens parlant Grecque, mais ils sont influencés par la culture grecque. Je pense qu'ils sont le christianisme qui va se développer en Égypte, mais par la suite aussi le christianisme qui va se développer dans la diaspora araméenne, où l'on a un christianisme qui va jusqu'aux Indes et qui est assez apparenté au christianisme, disons des Hellénistes d'Égypte. Un christianisme qui est basé sur les paroles de Jésus. Selon les récits traditionnels des chrétiens du Kerala moderne en Inde, l'apôtre Thomas serait venu de l'Empire romain pour prêcher l'Évangile, jusque sur la côte de Malabar en 52. Exécuté en raison de sa foi en 72, il serait enterré à Mylapore, aujourd'hui un quartier de Chennai (ex Madras). L'évangile apocryphe de Thomas est un recueil de dires que Jésus aurait prononcé. Il est exempt de récits de la passion et de résurrection et de toutes théologies pauliniennes. Pour les chrétiens qui se revendiquent comme les descendants de l'Église primitive, le christianisme en Inde du sud a été introduit par la prédication de l'apôtre Thomas à partir de 52 dans la région du Malabar. C'est pour eux un motif de fierté d'appartenir à une Église apostolique et d'une antériorité au moins équivalente à celle de Rome. Une autre tradition évoque un marchand « syrien » ou « perse », Thomas de Cana qui s'installe avec sa femme, accompagné d'un évêque, de plusieurs prêtres et d'un groupe de fidèles en 345. Ils amènent avec eux un corpus de textes sacrés et des principes d'organisation de l'Église. Cette tradition ne remet pas en cause la présence de Thomas l'apôtre au 1er siècle et la revendique, mais insiste sur le rôle de leur communauté qui donne une expansion sensible à cette Église et la clive en 2 groupes : les « nordistes » liés à l'évangélisation directe de l'apôtre et les « sudistes » descendants de ces immigrants de rite syrien oriental conduits par le marchand.

Après la mort du Maître, le Bouddhisme se répand aux Indes. Au milieu du IIIe siècle avant l'ère chrétienne, il a l'appui du souverain Ashoka. Plus tard, à la fin du premier siècle ou au commencement du second siècle de notre ère, le roi indo-scythe Kanishka achève d'implanter le Bouddhisme dans les provinces du nord-ouest. À mesure que s'étend l'influence du bouddhisme, on voit disparaître la guerre, la peine de mort, les persécutions, les grandes chasses meurtrières, s'élever des hôpitaux pour hommes et même pour animaux. Il n'est pas impossible que le bouddhisme ait exercé quelques influences sur le christianisme primitif. Selon une remarque de Salomon Reinach (1858-1932), en son livre Orpheus, « le roi Ashoka, vers 250 av. J.-C., se vantait d'avoir envoyé des missionnaires chez les rois grecs ses voisins, en Syrie et en Égypte : une influence bouddhiste sur les esséniens et même sur l'hellénisme alexandrin n'est pas inadmissible ». Or le christianisme primitif a subi l'influence des esséniens.

Il est très important de voir que Jérusalem était à cette époque une cité judéo hellénistique. Dans les ossuaires 40 % des inscriptions sur les 280 recensés à Jérusalem sont écrites en langue grecque. De nombreux exemples attestent que le grec était la langue maternelle de 15 à 20 % de la population, beaucoup de femmes notamment ne parlaient pas l'araméen. Il y avait différent groupe à Jérusalem qui aimait pour pratiquer leur culte se retrouver avec des Juifs qui parlaient la même langue qu'eux. Donc les Juifs dont la langue maternelle était l'araméen qui a des racines communes avec l'hébreu, ce sont eux les Hébreux dans le livre des Actes. Ils se regroupaient et pratiquaient dans leur propre langue. Mais à cette époque à Jérusalem il y avait beaucoup de Juifs qui parlaient grec. Eux aussi pratiquaient à domicile se réunissaient à 20 ou 30 fidèles de Jésus et parlaient le grec. Il existait peut-être des tensions entre ces deux groupes. Cette division linguistique à créer deux cultes différents puisque beaucoup d'Hellénistes ne parlait pas l'araméen. Une grande partie venait de la diaspora, et ils souhaitaient s'installer à Jérusalem dans la ville sainte pour vivre près du temple le lieu sacré où le Messie devait revenir. Comme ils ne pouvaient pas suivre le culte en araméen il fallait le célébrer dans leur langue ce qui entraîna la création de deux communautés religieuses distinctes.

Il existe donc à Jérusalem au sein de la communauté juive chrétienne deux communautés. Mais le clivage culturel laisse dans l'ombre d'autres oppositions entre les Hébreux et les Hellénistes, représenté par Étienne.

Actes ch 6, 1-4 « En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour.Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent : Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. »

Et finalement, Étienne est choisi ainsi qu'un prosélyte c'est-à-dire un gentil (un non-juif) converti au judaïsme qui s'appelait Nicolas. Qu'est-ce que cela signifie ? Ceci est une question très difficile, car histoire et apologie peuvent être à ce point confondues qu'il devient presque impossible de les démêler. Le choix des faits est en lui-même un problème. Il est d'ailleurs surprenant que Luc l'auteur des Actes fasse le récit d'un conflit dans la communauté primitive à propos des veuves. Le récit prend une drôle de tournure et le procédé n'a apparemment pas bien fonctionné, nous le verrons plus loin. On constate à travers ce récit que la communauté primitive n'est pas aussi harmonieuse que Luc veut le présenter. Dans la plus pure tradition de l'Ancien Testament, il en donne d'abord cette description idéale ils sont un corps et une âme et il n'y a pas de pauvres parmi eux. Mais il y a eu une sorte d'affrontement entre eux. Des murmures des mécontentements parmi les Hellénistes contre les Hébreux. L'affaire a été réglée par la constitution d'un groupe d'entre aides qui sera chargé de distribuer ce dont les Hellénistes ont besoin. L'auteur des Actes des apôtres essaye de faire acter et de hiérarchiser deux mouvements qui existes parallèlement il les hiérarchise dans l'autorité et dans la géographie c'est-à-dire qu'il projette effectivement à Jérusalem dans des rapports de subordination à Jérusalem même une tension entre deux mouvements qui auront une importance assez considérable lors des premières années du christianisme à savoir ce qu'on appelait les communautés de Judée visiblement des gens restés fidèles au judaïsme et fidèle à la loi, et d'autre part des juifs libéraux Hellénistes, connaissent la philosophie grecque, et imprégnée de celle-ci. Donc des gens de tendance beaucoup plus universaliste et beaucoup plus internationaliste que le judaïsme des communautés de Jérusalem. Alors Luc essaye de subordonner les deux communautés l'une à l'autre et donc de présenter un mouvement unitaire constitué de deux réseaux qui en fait sont plutôt centrifuges que centripètes. Il y avait donc à Jérusalem deux communautés chrétiennes distinctes, les chapitres 6 à 8 des Actes on bien tendance à dire qu'il y avait deux mouvements à l'intérieur de l'Église et je pense qu'il s'agissait de deux communautés différentes, et les sept hommes choisis dont Étienne et Nicolas étaient des leaders de la communauté des Hellénistes, et les douze étaient des leaders de la communauté juive dirigée par Pierre, mais il avait aussi la famille de Jésus. Peur-être que ces deux communautés collaboraient et se réunissaient de temps en temps, mais on n'en sait rien.

Luc est un très bon narrateur et il est passé maître dans la façon de saisir une anecdote et de la livrer à ses lecteurs comme une anecdote insignifiante. Donc on est en droit de se poser la question suivante : la crise qui a marqué la communauté de Jérusalem des origines, s'est-elle déroulée telle que Luc le raconte au chapitre 6 ? Crise qui selon Luc intervient sur la question de la distribution des secours matériels aux veuves. Selon Luc, les Hellénistes estimaient que leurs veuves étaient moins secourues par rapport aux veuves des Hébreux. C'est-à-dire des juifs chrétiens parlant hébreu tandis qu'eux étaient des juifs chrétiens parlant le grec. Alors est-ce que c'est sur ce détail qu'a éclaté la crise ? On a forte raison d'en douter ! Les raisons ont dû être certainement plus profondes, on peut imaginer que cette dispute cette tension a été une bataille féroce la suite nous le montre. Pour que Luc le signale, il devait y avoir une sorte de puissance de la réalité historique que Luc ne pouvait pas tenir sous silence. Mais il fait tout ce qu'il peut quand même pour que par delà la tension il ait une harmonie. Parfois, je pense que les Actes des apôtres sont comme un tableau impressionnant comme une œuvre comme celles que l'on admire au musée d'Orsay. Quand on est à une certaine distance, c'est absolument magnifique, mais quand on s'approche il y a un coup de pinceau ici et un autre coup là et encore là, et cela paraît moins fascinant. C'est pareil avec le livre des Actes, quand on lit entre les lignes et que l'on veut reconstruire la réalité cachée c'est très difficile. Mais de loin, c'est une peinture magnifique de l'église de Jérusalem vivant dans l'harmonie sans dispute. C'est sûr que cela n'était pas le cas. Luc fait dans ce chapitre 6 un exercice extrêmement intéressant d'acrobatie en effet le point de départ c'est cette répartition des tâches. Les apôtres n'ont pas le temps de s'occuper des veuves des Hellénistes et c'est pourquoi on nomme sept diacres qui seront chargés de ce que l'on appellerait aujourd'hui la diaconie, c'est-à-dire le service de table, le service social de l'Église. Or la première personne qui apparaît dans le cercle des sept c'est Étienne et dès lors celui-ci apparaît comme une figure de prédication qui a un succès visible et qui va être le premier martyr chrétien. Mais il ne va pas être martyr en tant que diacre, mais en tant que prédicateur de l'Évangile.

Originaire des synagogues de la diaspora, Étienne apparaît comme un propagandiste chrétien qui défend ses convictions contre les membres de la communauté de Jérusalem. Évidemment ses discours suscitant des résistances, il est calomnié et accusé d'être un provocateur.

Actes ch 6 v9 - 14

« Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d'Asie, se mirent à discuter avec lui ;mais ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait.Alors ils subornèrent des hommes qui dirent : nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu.Ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l'emmenèrent au sanhédrin.Ils produisirent de faux témoins, qui dirent : Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi ;car nous l'avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données. »

C'est un écho de l'accusation portée contre Jésus dans l'évangile de Marc que nous raconte ici Luc. Apparemment, Étienne avait aussi critiqué le culte du temple. Ceci est rapporté dans un ajout ultérieur particulièrement archaïque et un peu particulier. Je veux dire que Luc qui d'ordinaire rédige lui-même ses discours dans les Actes des apôtres ici c'est basé sur d'autres éléments et à la fin on trouve également cette critique envers le temple.

(Ch 7 v 48 - 55)

« Mais Dieu n'habite pas dans ce qui est fait de mains d'homme, comme dit le prophète : Le ciel est mon trône, Et la Terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de mon repos ?N'est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?...Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreilles ! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi.Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers,vous qui avez reçu la loi d'après des commandements d'anges, et qui ne l'avez point gardée !... En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur cœur, et ils grinçaient des dents contre lui.Mais Étienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. »

Luc signal par le discours qu'il prêt à Étienne au chapitre 7 qu'effectivement des reproches sont faits à l'égard de ce chef de file du groupe Helléniste, et qui touche à la foi le rapport à la Torah donc le rapport à la loi, Luc ne va pas le camoufler, mais au fond il ne va pas déployer les éléments du conflit.

Maintenant, il faut lire entre les lignes, pour identifier les tensions qui existaient et en tant qu'historien on peut supposer que ces tensions venaient de débats suscités par l'application de la loi de Moïse, l'essence même de la religion juive. Certains avaient une vision plus libérale d'autres étaient plus prudents dans leurs interprétations de la loi.

La division théologique entre les Hellénistes et les Hébreux trace une faille dans la préhistoire du mouvement chrétien à travers le martyr d'Étienne qui selon les Actes des apôtres serait mort lapidé. Le groupe des Hellénistes cherche à s'accaparer la figure emblématique de Jésus. Que l'on présente Étienne comme une duplication de Jésus parce qu'il discute sur le temple on le peut puisque Jésus a lui aussi été condamné pour avoir discuté sur le temple, mais sur la loi cela me paraît plus délicat parce que Jésus n'est pas tellement présenté comme quelqu'un qui a discuté sur la loi. Alors là il n'est pas impossible que cet Étienne fut progressiste et peut être qu'il avait mieux compris lui les vues rénovatrices de Jésus notamment sur la venue du royaume tout personnel de Dieu dans les œuvres sociales, ce qui semble être à la source du conflit. Alors il aurait été mis à mal par ses anciens coreligionnaires juifs de langue grecque, mais restée Juifs. Il y eut une sorte de cabale contre lui et on le chargea ce qui s'est transformé comme bien entendu en procès régulier parce qu'il fallait que quelqu'un comme Jésus soit condamné avec un procès, mais c'est un lynchage.

La mort d'Étienne est stylisée comme répétition de la passion de Jésus avec les deux paroles « pardonne-leur parce qu'ils ne savent ce qu'ils font », et « entre tes mains, je remets mon esprit ». Donc on voit que pour l'auteur des Actes des apôtres le martyr d'Étienne est une répétition de la passion. Ce qui de manière reconstructible et après coup fait apparaître la passion de Jésus comme en fait le premier martyr, il y a le premier martyr celui de Jésus et celui d'Étienne le premier martyr des chrétiens, mais le second avec Jésus. Donc on voit toute une réflexion sur la condition des chrétiens qui se rattache à la figure d'Étienne, parce qu'elle est en fait développée par la théologie lucanienne, sur la base d'une légende que je peux dire pas nécessairement inventée, mais sur une tradition locale qui aura compté peut-être dans la communauté Helléniste de Jérusalem « Étienne lui aussi a vu le Seigneur ». L'auteur des Actes qui est experts dans l'art de suggérer que les événements visent tout le monde chrétien, nous dit qu'au terme de cette lapidation d'Étienne, qu'il y eut une grande persécution contre l'Église qui se trouve à Jérusalem, et il ajoute même que tous furent dispersés dans les villages de Judée et de Samarie, mais il souligne et cela est important « sauf les apôtres ». C'est quand même extraordinaire, car en fait on estime que ce sont les chefs qui devraient être les premiers à partir et bien non les apôtres ne sont pas concernés. Lorsque Luc dit que suite à la mort d'Étienne tous les adeptes de la voie sont expulsés de Jérusalem sauf les apôtres, on voit bien là encore comment cela répond à l'image que Luc veut donner de la naissance du christianisme. Les apôtres constituent ce lien permanent et assurent cette pérennité de la présence du témoignage de Jésus à Jérusalem. Pour Luc les apôtres sont indissociables de la genèse du christianisme et de l'Église, sans eux pas de chrétiens pas de communautés chrétiennes. On peut penser raisonnablement qu'en fait ce sont les judéo-chrétiens attachés à la Torah et attachés au temple qui restent à Jérusalem avec les apôtres parce qu'il n'y avait strictement aucune raison de les inquiéter. Par contre, les trublions Hellénistes eux sont évacués.

Est-ce que l'on peut aller plus loin ?

Peut-on penser que les judéo-chrétiens que je définirais comme des gens conservateurs, attachés au marqueur identitaire de la foi juive n'étaient pas mécontents de voir disparaître de Jérusalem ceux qui compliquaient et troublaient leurs relations avec le judaïsme ? Honnêtement, je crois que l'on peut le penser. En tout cas ce que l'on sait c'est que par la suite c'est-à-dire dans le champ de la mission paulinienne, de plus en plus la synagogue à marquer sa distance avec le groupe chrétien, ne voulant pas que les chrétiens soient assimilés aux Juifs et notamment au statut d'exception dont bénéficiaient les Juifs dans l'Empire romain. L'on peut penser qu'il y ait eu là des phénomènes de dénonciations, de la synagogue désirant jouir de cet arrangement ce statut qui lui permettait d'entretenir en tout cas officiellement des relations paisibles avec l'appareil politique de l'empire. On peut donc penser qu'effectivement le départ des Hellénistes a pu apaiser une situation dont le trouble déplaisait aux judéo-chrétiens et donc aux apôtres et à la famille de Jésus attaché à la Torah.

De toute évidence, une persécution contre l'Église de Jérusalem ne pouvait être déclenchée que par la caste sacerdotale et les pharisiens, c'est-à-dire par l'élément judaïque. On est en présence d'une persécution antichrétienne déclenchée par les juifs de Jérusalem à l'égard de la seule communauté Helléniste primitive qui dut subir cette première grande persécution.

Ch 8 v1 : « et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. »

Alors les anciens partisans d'Étienne ceux de la même bande si je puis dire, pris de peur devant cette exécution, de leur leader qui était un bon orateur, on fuit à Antioche d'après les Actes, ce serait eux qui seraient les premiers à avoir évangélisé les païens. Alors nous avons là-dedans un nom qui est celui de Philippe, qui évangélise les Samaritains. À partir de là ils vont pratiquer une mission qui ne sera plus centripète, mais centrifuge puisque amené à quitter Jérusalem ils vont annoncer le message ailleurs. Dès l'or, on assiste à un changement dans le déroulement des événements, et ce changement va être d'autant plus net que ces gens souvent étaient des prosélytes c'est-à-dire des gens qui étaient devenus juifs et ils s'adressaient dans bien des cas à des païens, et cette communauté Helléniste va se retrouver avec une mission qui va s'étendre et qui va dépasser le seul cadre du judaïsme. Chassé de Jérusalem les Hellénistes ont fui vers des régions où le judaïsme n'était pas pratiqué ou mal et qui échappent si je peux dire aux influences du temple. Ils ont fait ce que l'on peut appeler œuvre de missionnaire. C'est comme si l'on ouvrait une tumeur et que les métastases prolifèrent c'est une bonne comparaison.

Ce sont les Hellénistes qui veulent porter l'Évangile aux païens ce sont les Hellénistes qui veulent abolir le temple et la loi, et sur ces trois points, l'affrontement est inévitable entre la communauté des Hellénistes, et celle de Jacques frère de Jésus et, disons des traditionalistes. C'est-à-dire des apôtres liés à la tradition juive. Si nous ne prenons pas en compte cette fracture terrible, quant à ses conséquences dévastatrices, nous ne pourrons jamais comprendre ni les épîtres de Paul ni le récit aussi harmonisant de Luc dans les Actes des apôtres. Les Hellénistes non seulement n'ont jamais été réintégré, mais aussi du fait de leur esprit de révolte, ils ont même fini par se radicaliser toujours davantage contre Jérusalem et contre le judaïsme. Après les années 49 c'est-à-dire après le concile de Jérusalem les deux chemins se trouvent définitivement séparés et ils ne se croiseront plus.

Selon les Actes des apôtres, un nouveau personnage apparaît au moment de la mort d'Étienne, il se nomme Paul ou Saül un hommes encore jeune-homme qui approuve ce meurtre et qui poursuit alors les partisans hellénistes de Jésus.

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